Les examens d’imagerie médicale, en particulier les scans CT (tomodensitométries), sont des outils diagnostiques incontournables dans la médecine moderne. Cependant, leur utilisation comporte des risques liés à l’exposition aux rayonnements ionisants, qui peuvent augmenter le risque de cancer, surtout en cas d’examens répétés. Une étude récente menée par l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) a révélé que les scans CT pourraient être responsables d’environ 5 % des nouveaux cas de cancer annuels aux États-Unis, soit près de 103 000 cancers attribuables aux 93 millions de scans réalisés en 2023. Cette proportion est comparable à d’autres facteurs de risque majeurs tels que la consommation d’alcool ou l’obésité, ce qui souligne l’importance d’une utilisation prudente de ces examens.
Les risques liés aux scans CT : un enjeu majeur de santé publique
Les scans CT utilisent des rayons X pour produire des images détaillées des organes internes, ce qui permet un diagnostic précis et rapide. Toutefois, cette technique expose les patients à des doses de rayonnements ionisants qui, cumulées, peuvent endommager l’ADN et favoriser le développement de cancers. L’étude UCSF a mis en lumière que les scanners abdominaux et pelviens sont responsables de près de 40 % des cancers projetés liés aux examens CT, avec une prédominance de cancers du poumon et du côlon. Le risque est particulièrement élevé chez les enfants, notamment les nourrissons, en raison de leur sensibilité accrue aux radiations et de leur espérance de vie plus longue, qui laisse plus de temps pour le développement d’un cancer.
Une autre étude européenne, EPI-CT, a confirmé un excès de risque de tumeurs malignes du cerveau chez les enfants et jeunes adultes ayant subi des scanners de la tête, soulignant la nécessité d’une radioprotection renforcée et d’une utilisation raisonnée des scanners dans ces populations vulnérables.
Recommandations pour une utilisation modérée et sécurisée
Face à ces données, les experts insistent sur la nécessité d’optimiser la fréquence et la dose des examens CT. Il est recommandé de privilégier les alternatives sans rayonnement, comme l’IRM, lorsque cela est possible, et de réserver les scans CT aux situations où ils sont strictement nécessaires pour le diagnostic ou le suivi médical. Le dialogue entre le patient et le médecin est essentiel pour évaluer les bénéfices et les risques, en tenant compte de l’âge, de l’état de santé et de l’historique médical du patient.
Par ailleurs, la sensibilisation des professionnels de santé à la réduction des doses et à l’optimisation des protocoles d’imagerie constitue un levier clé pour diminuer l’impact sanitaire des rayonnements ionisants. Les progrès technologiques permettent aujourd’hui de réduire significativement les doses délivrées sans compromettre la qualité des images, ce qui doit être systématiquement mis en œuvre dans les pratiques cliniques.
Un équilibre à trouver entre bénéfices et risques
Les scans CT sauvent des vies en permettant des diagnostics rapides et précis, mais leur utilisation doit être modérée et réfléchie. Selon les chercheurs, bien que le risque individuel de cancer lié à un scan soit faible, la multiplication des examens à l’échelle de la population fait que ces risques s’additionnent et deviennent un enjeu de santé publique majeur. La réduction du nombre d’examens inutiles et la diminution des doses par examen pourraient ainsi permettre de sauver des milliers de vies à long terme.
En résumé, la prudence est de mise dans l’utilisation des examens CT. Une approche équilibrée, fondée sur un dialogue éclairé entre patients et médecins, ainsi que sur l’optimisation des pratiques d’imagerie, est indispensable pour concilier les bénéfices diagnostiques avec la sécurité sanitaire.


Laisser un commentaire