Attaques sur infrastructures médicales : un défi mondial urgent
En 2025, les attaques contre les infrastructures médicales dans les zones de conflit atteignent un niveau alarmant, mettant en péril la santé de millions de personnes. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recensé plus de 2 500 agressions en deux ans, incluant bombardements, pillages et violences contre le personnel soignant. Des régions comme Gaza, l’Ukraine, la Cisjordanie et le Soudan sont particulièrement touchées, illustrant la fragilité des systèmes de santé en temps de guerre. Cette situation critique souligne l’urgence d’une protection renforcée des établissements de santé pour garantir l’accès aux soins essentiels malgré les hostilités.
Une cible délibérée dans les conflits contemporains
Les conflits armés actuels ont vu une évolution inquiétante : les infrastructures médicales sont devenues des cibles intentionnelles. Lors d’une conférence à l’Université de Genève, il a été révélé que plus de 3 600 attaques ont été recensées récemment, avec plus de 1 100 établissements de santé détruits ou endommagés et près de 1 000 professionnels de santé tués. Cette stratégie vise à rendre les territoires inhabitables en détruisant les systèmes de santé, affectant gravement les populations civiles. Gaza, la Syrie, le Soudan et l’Ukraine illustrent cette réalité dramatique.
En Ukraine, les attaques récentes ont causé la mort de dizaines de civils et ont forcé l’annulation de distributions de matériel médical, aggravant la crise humanitaire. Par exemple, en avril 2025, plusieurs régions ukrainiennes, dont Kiev, ont subi des bombardements de grande ampleur, causant au moins 10 morts et une centaine de blessés à Kiev seulement. Une distribution de matériel médical à Kherson a dû être annulée à cause des bombardements à proximité, et la clinique de jour de Chornobaivka a été visée par des tirs d’artillerie. Ces attaques répétées réduisent drastiquement la capacité des acteurs humanitaires à répondre aux besoins essentiels de la population.
Le droit international humanitaire face aux violations
Le droit international humanitaire (DIH) prévoit une protection spéciale pour les hôpitaux et les infrastructures médicales. Ces établissements ne peuvent en aucune circonstance être l’objet d’attaques, doivent être respectés et protégés, sauf s’ils sont utilisés pour commettre des actes nuisibles à l’ennemi. Même dans ce cas, aucune opération militaire ne peut être déclenchée sans une sommation préalable claire et efficace. Pourtant, ces règles sont souvent violées, compliquant la réponse humanitaire et mettant en danger des milliers de vies.
Au Liban, les attaques israéliennes ont ciblé des hôpitaux et ambulances, tuant plus de 200 personnels médicaux dans un contexte déjà fragilisé par des crises économiques et sanitaires. À Gaza, l’OMS a signalé que le système de santé est au bord de la rupture, avec des hôpitaux et centres de soins primaires endommagés ou hors service suite à des bombardements récents. L’hôpital Al-Awda, par exemple, est très peu fonctionnel et risque une fermeture imminente en raison des conditions de sécurité dégradées.
Appels à une action internationale urgente
Face à cette situation, l’OMS et les organisations humanitaires appellent à une action urgente pour renforcer la protection juridique et pratique des infrastructures médicales. Il est indispensable de préserver l’accès aux soins vitaux pour les populations civiles, condition essentielle à la santé globale dans les zones de conflit. Médecins Sans Frontières rappelle que les attaques ne proviennent pas uniquement des forces militaires, mais aussi de groupes armés, et que le personnel médical est souvent pris pour cible.
La mobilisation internationale doit s’intensifier pour faire respecter le droit humanitaire et garantir la sécurité des établissements de santé et du personnel soignant. Sans cette protection renforcée, les systèmes de santé dans les régions en guerre risquent de s’effondrer, aggravant les crises humanitaires et compromettant l’accès aux soins pour des millions de personnes.
Laisser un commentaire